L'ORIGINE DES DEMARCHES PATRIMONIALES
L’API s’est fondée sur la volonté de diffuser et d’approfondir les fruits d’une intervention-recherche initiée par Henry OLLAGNON, sur l’action en univers complexe et multi-acteurs. Ces travaux ont été développés au sein de cellules d’aide à l’adaptation des politiques publiques du ministère de l’Agriculture, face à la montée des problèmes de gestion du vivant. C’est ainsi qu’ont été mis au point et testés, en conversation avec les commanditaires et les territoires, des concepts, méthodes et procédures d’une approche systémique et stratégique : la qualité du vivant comme patrimoine commun (1977-1979), une grille systémique et stratégique, l’audit patrimonial (1981-83), les séminaires de rencontre active (1987), les chartes patrimoniales de la qualité (1983-1991), les institutions patrimoniales (1987-1994), etc...
L’approche patrimoniale a été enseignée et développée à AgroParisTech (INA PG), dans la chaire de « Gestion du vivant et Stratégies Patrimoniales ». La formation et la qualification des facilitateurs a donné lieu à une union professionnelle (Interfas), et plusieurs thèses ont été rédigées.
L’API entend actualiser cette histoire et la poursuivre pour répondre répondre au changement de dimensions des problèmes du vivant que rencontre la société contemporaine.
L'ESPRIT DES DÉMARCHES PATRIMONIALES
Des démarches de facilitation stratégique sécurisées
La démarche patrimoniale vise à faire se rencontrer toutes les approches théoriques et pragmatiques des acteurs, mobilisées dans le même processus d'identification et de résolution de problème, de façon à faire émerger un dessein partageable par tous. Dans les situations d'intervention territoriale, la mobilisation des acteurs autour d'un dessein commun est progressive. D'étape en étape, la confiance se construit et le co-investissement de chacun se constitue selon des phases spécifiques et sécurisées.
La démarche patrimoniale s'inscrit dans la situation juridique et existante, et se fonde sur la libre implication alors qu'apparaît progressivement la possibilité et la réalité d'un patrimoine qui peut leur être commun. L'équipe de facilitation agit en tant que tiers-acteur neutre et garant de la qualité du processus et de la mise en forme stratégique des expertises de chacun et de l'intégration des auditions.
DES DÉMARCHES CONÇUES COMME UN AGENCEMENT SPÉCIFIQUE À CHAQUE SITUATION DE PROCÉDURES STRATÉGIQUES STANDARDS

UN CONTRAT DÉONTOLOGIQUE CLAIR
Nos règles pour rester un tiers-acteur neutre
La démarche patrimoniale repose sur un "contrat de facilitation stratégique" entre un "commanditaire" et une équipe de facilitation. Ce contrat garantit la mise en œuvre d'une méthodologie et d'une déontologie d’intervention stricte, vis-à-vis à la fois du commanditaire et de toutes les personnes mobilisées. C'est un gage de traçabilité, de qualité et donc de réussite d'une démarche surtout lorsque sont sollicités des acteurs différents, dans un climat parfois très tendu.
Ce cadre de référence contractuel permet de garantir un espace "neutralité active" dans lequel les échanges entre acteurs peuvent garder un caractère constructif.
- PREMIER EXEMPLE DE PROCÉDURE -
L'AUDIT PATRIMONIAL
Au service d'un commanditaire confronté à une situation complexe et multiacteur, l'audit patrimonial est un démarche d'écoute active et de mobilisation.
Avec une grille stratégique adéquate, il vise à permettre l'émergence d'un accord de visions stratégiques, à la fois théorique et pragmatique, potentiellement partageable par l'ensemble des acteurs concernés dans une situation territoriale donnée. Il se déroule en trois phases :
Définition stratégique avec le commanditaire d'un libellé d'audit patrimonial et une liste de personnes à contacter pour être auditées.
Réalisation de chaque entretien par un facilitateur par activation avec une grille stratégique standard dans un cadre sécurisé pour chacune des personnes.
Intégration des entretiens par les auditeurs, ensuite présentation de la synthèse au commanditaire, puis en général aux audités. Cette présentation dite de qualification permet de savoir si les audités retrouvent à la fois leurs propos et se retrouvent dans la synthèse présentée. aux audités.


- SECOND EXEMPLE DE PROCEDURE -
LES SÉMINAIRES DE RENCONTRE ACTIVE
Un séminaire vise à permettre à un certain nombre d'acteurs plus ou moins distants, de faire émerger ce qui peut leur être commun. C'est un exercice d'écoute et d'intelligence partagée, facilité selon des règles strictes.
Dans une démarche patrimoniale, un audit patrimonial peut être prolongé par des séminaires de rencontre active. Ces séminaires consistent à réunir un groupe limité de personnes autour d'une question stratégique donnée, afin de faire émerger phase après phase une vision stratégique potentiellement partageable entre tous les participants.
Ces séminaires permettent en général de produire un diagnostic prospectif potentiellement partageable de la situation et de formuler des propositions d'actions potentiellement recevables par l'ensemble des acteurs participants.
- TROISIEME EXEMPLE DE PROCEDURE -
LA CHARTE PATRIMONIALE
Une déclaration de principe qui permet d'exprimer un dessein commun et les actions qui peuvent contribuer à le réaliser.
La charte patrimoniale est un document d'éclairage qui fait la synthèse du processus de co-réflexion par lequel les différents acteurs qui ont participé s'accordent :
Sur une vision prospective du problème, de l'action engagée pour le résoudre et de son évolution ;
Sur une vision potentiellement partageable de la stratégie d'action à mener ;
Sur un mode de gouvernance et de coaction complexe.


- QUATRIEME EXEMPLE -
L'INSTITUTION PATRIMONIALE
L'institution patrimoniale est un lieu de rencontres, de discussion et de négociation sous responsabilité politique qui permet de faciliter la co-action complexe proposée par la charte.
Il y a plusieurs types d'institutions patrimoniales, en fonction des situations.